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Traverser la Patagonie en stop

mars 6, 2023

En Mars 2022, nous débarquons dans la ville la plus au Sud du monde : Ushuaia, en Argentine. Nous y rencontrons deux voyageurs qui prévoient de traverser la Patagonie en stop en remontant la mythique Ruta 40. Le défi est lancé : nous partons a l’assaut d’une des routes les plus longues du monde. Un chemin de 2700 km nous attend et c’est la première fois que nous faisons du stop : l’aventure commence ! 

Voici nos conseils et notre retour d’expérience.

Pourquoi traverser la Patagonie en stop ? ​

Faire du stop en Patagonie, c’est bien plus qu’un simple moyen de transport. Voici pourquoi tu dois te lancer :

  1. Pour le défi !
    La Patagonie est traversée par la mythique Ruta 40, l’une des routes les plus longues du monde. Imagine rouler (ou plutôt attendre !) au cœur de paysages à couper le souffle : glaciers, steppes infinies, montagnes majestueuses… Faire du stop ici, c’est une aventure en soi.

  2. Pour rencontrer des Argentins
    Le stop, c’est aussi une porte ouverte sur la culture locale. Chaque conducteur rencontré nous a offert bien plus qu’un trajet : des heures de discussions sur l’économie, la politique, les clichés entre les régions… On a partagé des moments inoubliables avec des gens d’horizons variés qu’on n’aurait jamais croisés autrement.

  3. Parce que c’est facile 
    En Amérique du Sud, l’Argentine est l’un des pays où faire du stop est le plus accessible. Le niveau de vie y est relativement élevé, ce qui facilite les rencontres bienveillantes. On ne connaît pas encore le Chili, mais on nous a dit que c’est également faisable. En revanche, des pays comme le Pérou ou la Bolivie rendent l’expérience plus compliquée.

  4. Pour réduire les coûts
    Voyager en Patagonie peut vite faire exploser le budget, notamment à cause des transports. Par exemple, le trajet entre El Chaltén et Bariloche peut coûter près de 90 € en bus. Faire du stop est une excellente alternative pour les routards.

faire du stop en patagonie

Notre Itinéraire en stop

Notre aventure en stop débute à Ushuaia, où on s’est entraînés sur de petites distances. Entre la ville et les départs de randonnées (Laguna Esmeralda, Laguna Turquesa, Playa Larga), lever le pouce nous permet de prendre confiance. Le truc pratique ? Il n’y a qu’une seule route pour entrer ou sortir d’Ushuaia. Le plus difficile reste de trouver une voiture pour nous déposer à la sortie de la ville. Une fois au panneau d’entrée, là où commence vraiment la Ruta 3, les Argentins s’arrêtent facilement, habitués à croiser des voyageurs en stop. (Si tu veux des idées pour quoi faire à Ushuaia, clique ici.

Les différentes étapes : 

Après cette mise en jambes, on planifie les grandes étapes à travers les principaux spots touristiques de Patagonie :

  1. El Calafate
  2. El Chaltén
  3. El Bolsón
  4. San Carlos de Bariloche

En tout, un itinéraire de 2700 km qu’on doit parcourir en moins de 25 jours pour atteindre Mendoza à temps pour l’anniversaire de Gauthier.

Comment on s’organise ? 

Avant chaque départ, on note les villages ou petites villes étapes où on peut dormir en chemin. On identifie aussi les bifurcations importantes, car elles sont stratégiques. Pas besoin de viser directement la destination finale, surtout quand elle est à des milliers de kilomètres.

Bon à savoir :
La Patagonie est peu peuplée, ce qui est à la fois un avantage et un inconvénient. Peu de villes, donc facile de s’y repérer… mais les distances sont longues ! On a créé une carte pratique avec des commentaires pour chaque étape (à consulter plus bas).

Au total, on a parcouru les 2700 km en 12 étapes, avec seulement 13 heures d’attente cumulées. Une belle performance, surtout pour une première expérience en stop !

Combien de temps prévoir pour faire du stop en Patagonie ?

Pour un trajet similaire au nôtre, il faut prévoir entre 3 semaines et 1 mois. Ce temps inclut non seulement les trajets, mais aussi les arrêts pour profiter des différentes étapes et découvrir les merveilles de la Patagonie.

Un conseil : prends ton temps sur place, la Patagonie mérite qu’on s’y attarde.

  1. Le stop n’est pas si chronophage
    Contrairement à ce qu’on pourrait penser, faire du stop en Patagonie ne rallonge pas tant que ça le voyage. Sur 2700 km, on n’a passé que 2 nuits “d’étape” en chemin, et à deux reprises, on a même été plus rapides que le bus ! Parfois, les conducteurs nous ont déposés directement à notre prochaine étape, sans détour.

  2. Le climat et les imprévus
    La Patagonie est imprévisible. Entre le vent, la pluie et les longues distances entre les villes, il peut y avoir des jours où lever le pouce devient plus compliqué. Pense à prévoir des marges si la météo ou d’autres imprévus ralentissent ta progression.

  3. Les paysages méritent des pauses
    Faire du stop en Patagonie, c’est aussi profiter des paysages époustouflants qu’offre la Ruta 40. Parfois, on s’est arrêtés juste pour admirer un glacier, un lac turquoise ou une chaîne de montagnes. Ces moments improvisés sont ce qui rend ce mode de voyage si unique.

Si tu veux vraiment profiter de l’expérience, prends le temps de discuter avec les conducteurs, de t’arrêter dans les petits villages ou d’explorer les alentours des grandes étapes. Faire du stop en Patagonie, c’est bien plus qu’une course d’un point A à un point B : c’est une aventure  et une immersion totale dans la culture locale.

Conseils pour faire du stop en Patagonie

Faire du stop en Patagonie est une aventure incroyable, mais il y a quelques astuces pour maximiser tes chances et éviter les galères. Voici nos meilleurs conseils pour réussir à tracer sur la mythique Ruta 40 :

  1. Voyager seul ou à deux maximum
    À trois, c’est compliqué : la plupart des véhicules qui s’arrêtent sont des camions ou des vans, et ils manquent souvent de place. Sur 11 véhicules qui nous ont pris, 9 étaient de ce type. Pour les voitures, pose-toi la question : est-ce que toi, tu prendrais un groupe de trois inconnus pour un trajet de 6 heures minimum ? Probablement pas, et c’est pareil en Argentine, notamment pour des raisons de sécurité.

  2. Un duo mixte, c’est l’idéal
    Avoir une fille dans le duo aide à inspirer confiance. Si vous êtes deux garçons, il peut être plus compliqué de convaincre un conducteur de s’arrêter, car à deux, vous pouvez sembler plus intimidants. Si tu voyages entre potes, envisage de faire du stop séparément.

  3. Soigner son apparence
    Le stop, ça marche au faciès. Les conducteurs n’ont que quelques secondes pour décider s’ils te font confiance. Sois propre et présentable : évite les tenues de randonnée, les chaussures sales ou l’air de ne pas avoir vu une douche depuis plusieurs jours.

  4. Attention au style “rasta”
    On a croisé des voyageurs avec dreads, barbes épaisses, sarouels… et leur expérience était bien moins fluide. La raison ? Les chauffeurs craignent souvent de transporter de la drogue, car ils sont responsables de tout ce qui se trouve dans leur véhicule, et les contrôles sont fréquents sur cette route. Beaucoup connaissent quelqu’un qui s’est fait avoir par une “jolie mule”… Donc, inspire la confiance, pas le doute.

  5. Une pancarte, toujours !
    Une pancarte est indispensable pour attirer l’œil des conducteurs et éviter d’arrêter une voiture qui ne va pas dans ta direction. On te conseille d’écrire une ou deux étapes intermédiaires au recto, et la destination finale de la journée au verso. Tu trouveras facilement du carton et des marqueurs dans les supermarchés ou les boulangeries.

  6. Se faire déposer stratégiquement
    Demande toujours à être déposé avant ou après une ville, et idéalement sur la bonne route. Les trajets à l’intérieur des villes sont ceux qui prennent le plus de temps. On a passé 3 heures à faire seulement 5 km pour sortir d’El Calafate, car les conducteurs prenaient tous des directions différentes.

  7. Arme-toi de patience
    En Patagonie, il y a très peu de voitures. Parfois, moins de deux par heure… Certaines étapes ont été longues, mais on a toujours fini par trouver un conducteur. Garde ton sourire et ta bonne humeur, même après plusieurs refus. Beaucoup se découragent après 2 heures, mais la persévérance finit par payer !

Traverser la Patagonie en Stop : Notre Expérience

Nous aimions déjà l’Argentine et les Argentins avant de traverser la Patagonie en stop, mais nous avons pu rencontrer des gens que nous n’aurions jamais croisés. Nous avons passé de longues heures à discuter du pays, de la culture et souvent de la situation économique et politique qui préoccupe tant les Argentins.

Nous avons passé jusqu’à 36 heures avec le même conducteur, nous avons bu des litres de maté, lutté pour ne pas nous endormir, traversé des plaines immenses et désertiques, pris un ferry, transpiré à la frontière chilienne, failli écraser une bonne dizaine de Guanacos… On retiendra quand même deux anecdotes plus que les autres :
Le soir où nous sommes arrivés à 22h03 à la frontière chilienne, dans un no-man’s land avec un vent à emporter un hippopotame, et que les barrières étaient fermées. Nous avons dormi à l’arrière du camion, dans une odeur de chou et de carottes, on était bien contents d’avoir nos sacs de couchage à -10 degrés et nos matelas ! La deuxième, c’est notre rencontre avec Hilda, qui s’arrête sur le bord de la route, nous fait un câlin et nous dit « Allez les jeunes, direction El Chaltén », et avec qui nous passerons finalement plusieurs soirées, dont celle du plus beau coucher de soleil de notre vie. À notre départ, elle nous a avancés de 80 km pour que nous soyons les premiers à faire du stop ! Depuis, on nous écrit parfois sur Instagram pour nous dire « Une Hilda m’a pris en stop et elle ne parle que de vous ! ».

J’écris cet article près d’un an après avoir vécu cette expérience, et ces merveilleux moments m’ont fait oublier les heures d’attente parfois longues au bord de la route et les refus frustrants des gens seuls dans leur voiture. Une chose est sûre, si c’était à refaire, je foncerais à nouveau !

Si tu es déterminé et en quête d’aventure, nous te recommandons de te lancer et de traverser la Patagonie en stop ! Tu ne le regretteras pas.

Petite dédicace à Mario, à l’ostéopathe végan, au petit couple de Porteños, à Alejandro numéro 1 pour les 24 heures de trajet, aux Hollandais qui nous ont sauvé la mise après 5 heures de désespoir, à l’avocat et son 4×4 tout confort, au papi passionné de mouton mérinos, à Alejandro numéro 2 pour les 36 heures de route, à Hilda et Silvio qui ont fait bien plus que nous emmener à El Chaltén, au policier, à Alejandro numéro 3 qui nous a emmenés avec 2 autres copains auto-stoppeurs, à Emma qui nous a évité de dormir dans les bois, à Ayrton et son papa, et au tout dernier (Peut-être Alejandro ?) à qui nous n’avons pas décroché un mot parce qu’on était trop fatigués.

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