L’Amazonie, un nom qui fait rêver tous les aventuriers. Le poumon de la planète, cette forêt qui recouvre près de 40% de l’Amérique du Sud. Depuis petit, cette terre nous intriguait. Qui sont ceux qui y vivent ? Les animaux qui la peuplent ? C’est en Amazonie Bolivienne que nous nous sommes rendus pour assouvir notre curiosité et notre soif d’aventure.
Dans cet article nous te racontons notre rencontre avec une communauté indigène en Amazonie.
Pour les conseils et infos pratiques : rdv sur cet article.
A la rencontre d’une communauté indigène
C’est à Rurrenabaque, la capitale de la région du Béni, que notre aventure commence. Nous arrivons à 5 heures du matin après un trajet que nous redoutions suite aux retours des autres voyageurs, mais qui s’est finalement bien passé. Nous découvrons une petite ville bien différente du reste de la Bolivie.
Nous avons quitté les Andes et la culture Quechua ; ici, il fait chaud, humide et les gens ont la peau brune et les traits fins des Amérindiens. Nous nous sentons tout de suite bien accueillis et l’ambiance est propice au repos pour préparer l’aventure qui nous attend.
Notre rencontre avec une communauté indigène en Amazonie commence à 8 heures le lendemain, lorsque nous rencontrons Baldemar, le responsable de l’agence qui nous emmènera dans la jungle. Et oui, pour explorer l’Amazonie et rencontrer les communautés locales, il est indispensable d’être accompagné, surtout dans un milieu aussi hostile. Baldemar nous explique que nous allons séjourner dans le village où il est né, à une heure de pirogue de Rurrenabaque.
C’est son frère, David, qui nous emmène à l’entrée du parc national Madidi d’où part la pirogue. L’aventure commence donc par une heure de marche sur un sentier boueux. Déjà, nous sommes plongés dans la vie locale : sur le chemin, David nous parle des communautés indigènes du Béni et nous montre des plantes médicinales, dont celle qui soigne le COVID ! Alors que les informations ne parlent encore que de la pandémie, lui nous dit que nous sommes des êtres de la nature et que la mort fait partie du cycle naturel. Il n’a jamais pris de médicaments de sa vie et acceptera son sort le jour venu. Promis, le reste de la journée est plus joyeux ! Mais cette philosophie, où l’homme n’est pas supérieur aux lois de la nature, est celle qui guide les locaux et nos discussions sur place.
À l’embarcation, nous sommes accueillis par un tapir peu farouche ! C’est un jeune orphelin qui a pris l’habitude de venir se nourrir dans les poubelles des gardes du parc, il est donc friand de caresses et voulait même monter sur notre bateau !
Arrivée au village, nous découvrons le campement que Baldemar a fait installer sur le terrain de sa mère. Dans un jardin verdoyant, au milieu d’une multitude de hamacs, des petites maisons en bambou se dressent. Nous nous attendions à des conditions plus spartiates et nous sommes heureux de trouver un bon lit double, une moustiquaire et une salle de bain.
Des rencontres hautes en couleur
Nous rencontrons notre guide Rusten – c’est à lui que nous confions la responsabilité de notre vie en Amazonie ! Il est né à Réal Béni et y a passé presque toute sa vie. Aux premiers abords, il nous paraît très timide et on ne sait pas comment briser la glace.
Baldemar nous rassure en nous disant que c’est son neveu et qu’il connaît tout de la selva, c’est un de ses meilleurs guides. Nous décidons de ne pas nous fier à notre première impression et de lui laisser un peu de temps. C’est le soir venu, que Rusten va enfin se dévoiler dans le milieu qu’il connaît le mieux : la jungle.
À la nuit tombée, il nous propose d’aller se promener aux abords du camp pour chercher les animaux nocturnes. Par animaux nocturnes, il veut bien sûr parler de tous ceux qu’on redoute : mygales, serpents, jaguars et compagnie. Pas bien compliqué à trouver, en seulement quelques pas nous trouvons tout ce petit monde à peine caché dans la végétation. Il nous explique comment reconnaître un serpent venimeux et une araignée agressive. Il nous apprend aussi que ce sont des animaux qui ne sortent presque que la nuit. Pour les tarentules, elles ne se déplacent pas à plus de 30 centimètres de leur nid. Sauf quand elles décident de changer de nid. Là, elles peuvent accidentellement se retrouver dans ta chambre ou dans tes bottes. Me voilà qu’à moitié rassurée. Surtout, nous découvrons un homme qui regorge de connaissances, qui aime transmettre son savoir et se permet même quelques blagues. Genre faire croire qu’un serpent nous est tombé dessus. Humour indigène 🙂
Le lendemain, nous le prévenons : nous sommes ici pour en apprendre plus sur la vie de la communauté indigène Amazonie, sur sa vie à lui. Les activités « classiques » nous intéressent moins et nous cherchons surtout une immersion locale. Il nous comprend et nous emmène immédiatement faire le tour de la communauté. Nous allons d’abord chez lui, une maison en bois surélevée constituée d’une unique pièce pour lui, sa femme et ses trois jeunes enfants. Dehors, une bassine d’eau et un rideau font office de salle de bain. Pour les toilettes, c’est dans le jardin ! Son jardin ? La jungle amazonienne, rien que ça. Sa femme est depuis quelques mois la maire de la communauté. C’est l’occasion pour nous d’en savoir plus sur le fonctionnement de leur société. Ici, le maire est désigné tous les 5 ans par un vote à main levée de tous les adultes. Il n’y a pas de candidat, tout le monde peut être élu, même sans en avoir envie. Ses principales missions sont de gérer les conflits au sein de la communauté et avec les communautés voisines et de chercher des fonds pour les projets de développement du village. Ces prochaines années, ils devraient normalement avoir une antenne internet, de l’éclairage public sur la place principale et un agrandissement de l’école. Des besoins primaires mais indispensables pour les jeunes générations.
Nous partons ensuite faire le tour de la place qui est entourée de l’école, d’une petite épicerie et de quelques maisons. Nous voyons que beaucoup d’habitants sont regroupés à côté de l’école : c’est un des seuls endroits où on capte Internet et où il y a de l’électricité pour faire charger les téléphones grâce à un panneau solaire public. Nous visitons ensuite l’école, qui n’existe que depuis une quinzaine d’années. Rusten a eu la chance de pouvoir y aller les dernières années de son adolescence pour apprendre à lire et à écrire. Aujourd’hui, elle est obligatoire pour tous les jeunes du village jusqu’à 16 ans.
Nous rencontrons ensuite ses amis et différents habitants du village : celui qui a une télé (pour le foot !), celle qui fait de la canne à sucre, sa maman dans la maison où il est né, une dame qui vient de se couper et est en train de se faire soigner avec une décoction de plantes… Nous assistons à des scènes de vie merveilleuses.
Les enfants de la communauté
Pendant notre séjour, nous échangeons souvent avec un petit groupe d’enfants qui jouent souvent près des cabanes. Un jour, nous leur demandons s’il y a un endroit pour se baigner, car il fait très chaud. Les jeunes nous emmènent à l’endroit qu’ils appellent « la piscine », où on peut se baigner sans risquer de se faire mordre. On reconnaît rapidement l’endroit où on a vu un alligator pendant notre première marche nocturne… Mais les jeunes connaissent bien l’endroit et se jettent à l’eau. Ils enchaînent les sauts et Gauthier leur apprend à faire des Saltos. Je sors le gel douche et je comprends rapidement que c’est la première fois qu’ils en voient. Ils l’essayent avec un air amusé et curieux, les plus jeunes prennent ça pour un jeu, les plus grands sont contents de pouvoir essayer et se frottent pendant de longues minutes. Ces quelques minutes de bulles et de rires font partie des moments les plus précieux de notre aventure dans cette communauté indigène Amazonie.
Sur le chemin du retour, le plus jeune, mais le plus sociable des enfants, nous parle des arbres qui nous entourent. Il n’a que 6 ans, mais connaît déjà beaucoup de choses, sait manier la machette, repérer les traces de pas d’animaux, les plantes comestibles et les nids d’oiseaux. On a l’impression d’être face à un adulte dans un corps d’enfant. Arrivés chez lui, il nous invite à voir la maison de ses parents et propose de nous faire un café. Avec ces mots d’enfants, il nous parle de sa famille, de sa maison et de l’école… On n’en revient pas de son aisance sociale et de sa maturité. La future génération de guide dans cette communauté indigène Amazonie est déjà assurée !
Premier bivouac : une nuit de pêche
Si tu nous suis depuis un moment, tu sais que Gauthier aime beaucoup la pêche (et qu’il ne ramène jamais rien). Alors il a retenté sa chance en Amazonie Bolivienne ! Nous prenons le bateau pour remonter un peu le fleuve avec Rusten et l’un de ses cousins, un futur guide en formation. Pour cette première nuit de bivouac, nous avons préféré prendre notre tente pour un peu de confort. Rusten se moque de nous, de notre matelas gonflable, de notre oreiller gonflable… « Ton campement en air, c’est vraiment le truc le plus gringo que j’ai vu ».
Nous lançons nos lignes de fortune et commençons la pêche. Miracle ! Ça mord ! Nous pêchons plusieurs gros poissons-chats que Rusten nous prépare pour le dîner. Après manger, nous essayons de plus gros hameçons pour pêcher du gros. Nous nous enfonçons dans la jungle pour chercher des appâts. Sur le chemin, nous croisons une ÉNORME tarentule, à quelques mètres de notre tente, qui fait monter la pression. Un peu plus loin, c’est un gros boa qui nous barre le chemin. Enfin gros, c’est un bébé selon Rusten et la maman ne devrait pas être loin. De retour sur la plage, nous entendons des bruits dans les buissons… Sûrement un jaguar. La nuit s’annonce stressante… On finit par s’endormir, protégés par notre tente, pendant que Rusten dort sur une feuille de palme entre 4 branches et sa moustiquaire.
De retour dans la communauté indigène Amazonie, nous préparons les derniers poissons et nous reposons, car c’est ce soir que la grande aventure commence : le trek dans la jungle.
Une expérience formidable
Les détails de nos 4 jours passés dans une communauté indigène en Amazonie bolivienne pourraient tenir dans un livre entier. Chaque instant que nous avons vécu à Réal Béni était mémorable et prenait une tout autre dimension dans ce décor sauvage. Nous avons passé de longues heures à discuter avec Rusten, à lui poser des milliers de questions, des plus basiques (où tu fais caca ?) aux plus profondes, pour comprendre les menaces qui pèsent sur les indigènes d’Amazonie.
Nous gardons pour nous ces précieux moments avec la maman de Baldemar, avec les enfants du village, avec tous les guides et les autres voyageurs, avec tous ces gens formidables qui ont déconstruit les clichés que nous avions sur les Indiens. Ils sont désormais pour nous, le visage de l’Amazonie.
Nos bons plans
Notre indispensable pour boire l’eau partout en voyage.
Pour des aventures en toute sérénité.
Tous nos conseils, nos adresses et les lieux à visiter pour organiser au mieux tes vacances