L’Amazonie, un nom qui fait rêver tous les aventuriers. Le poumon de la planète, cette forêt qui recouvre près de 40% de l’Amérique du Sud. Depuis petit, cette terre nous intriguait. Après nos 4 jours au sein de la communauté de Réal Béni, nous partons avec notre guide Rusten pour une grande aventure : un trek en Amazonie Bolivienne.
Dans cet article nous te racontons nos 3 jours de trek en pleine fôret Amazonienne. Pour les conseils et infos pratiques : rdv sur cet article.
3 jours de trek en Amazonie
Tu hésites à te lancer ?
Arrête la lecture ici et fonce ! Oui, il y a des bêtes, mais c’est l’Amazonie, c’est aussi un peu pour ça que tu y vas ! C’est l’occasion de repousser tes limites, mais surtout d’en apprendre plus sur la nature et les animaux. Quand on connaît les choses, on en a moins peur. Tu vivras peut-être même la même expérience que Gauthier qui a oublié toutes ses peurs et qui s’est laissé porter par la nature et les connaissances de notre guide.
Et puis pour te rassurer, les serpents et araignées sortent principalement la nuit, si tu ne les cherches pas, tu ne les verras pas ! N’hésite pas à prévenir ton guide de tes peurs et évite les marches nocturnes. Tu peux aussi emmener ta tente pour te sentir dans ton cocon pour dormir.
Prêt pour l’aventure dans la forêt amazonienne ?
C’est à la fin de l’après-midi, lorsque les températures commencent à se rafraîchir un peu, que notre aventure commence. Nous partons en direction de notre premier campement, situé à trois heures de marche, au cœur de la jungle bolivienne. Sur le chemin, déjà tracé, nous avançons à un rythme lent, profitant du paysage tout en écoutant Rusten, notre guide, nous raconter ses aventures passées avec d’autres groupes de touristes.
Au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans la jungle, Rusten nous dévoile des anecdotes qui nous donnent une idée de ce à quoi ressemble la vie ici. Il nous parle du jour où un autre touriste a attrapé une liane et s’est retrouvé avec un serpent sous la main. Ou encore de cette fois où il s’est endormi et s’est réveillé couvert de fourmis ayant littéralement déchiqueté ses vêtements et ses cheveux… “Une coupe gratuite”, qu’il dit. Des histoires qui, on doit l’avouer, nous laissent un peu perplexes, mais aussi rassurées : Rusten connaît bien la jungle.
Ce n’est pas un guide ordinaire : Rusten a grandi ici. Dès l’âge de 8 ans, son père l’emmenait dans la jungle pour des expéditions de plusieurs jours, où il apprenait à chasser et à survivre dans ce milieu hostile. Il a vécu des situations extrêmes, s’est retrouvé face à des animaux dangereux, et sait comment réagir en cas d’imprévu. Alors, même si certaines histoires semblent incroyables, on se sent rassurés par ses compétences et son expérience.
Arrivée au campement : Le camp des araignées
Après trois heures de marche, nous arrivons enfin au campement, un lieu de bivouac rudimentaire, construit en bambou. C’est un endroit qui a été aménagé au fur et à mesure de l’arrivée des groupes de touristes, et on comprend vite pourquoi il porte le nom de “campement des araignées” (même si on préfère ne pas trop chercher pourquoi). Sur place, une table et des bancs en bambou sont installés, ainsi que deux cabanes pour se protéger des intempéries. Nous allons dormir à même le sol, sur une bâche et protégés par des moustiquaires. Un détail qui nous avait été partagé par des voyageurs précédents : la tente ne sert à rien ici, car le campement est déjà assez confortable. Pourtant, je ne peux m’empêcher de me dire que j’aurais préféré dormir dans la tente…
Une règle : NE RIEN TOUCHER !
Une fois installés, Rusten nous fait un briefing sur les règles à respecter en pleine jungle, surtout la nuit. La plus importante : on ne touche rien ! Même si tu tombes, il ne faut pas se retenir à une branche, ni toucher une feuille sans lui demander d’abord. C’est une règle de sécurité indispensable dans cet environnement où chaque élément peut être potentiellement dangereux.
La soirée : Entre anecdotes et histoire familiale
Le soir, après un bon repas, Rusten nous régale avec d’autres anecdotes fascinantes. Il nous raconte l’histoire de son père qui a dû tuer un jaguar pour protéger ses petits, mais aussi celle où il a été mordu par un serpent, ou encore par une araignée géante. Des histoires qui illustrent bien la vie dans la jungle, un lieu où le danger peut surgir à tout moment.
Mais l’histoire qui nous marque le plus, c’est celle de son arrière-grand-père, qui, en partant à la chasse dans la jungle, a été mordu par un serpent extrêmement dangereux. Alors qu’il se sentait mourir, sa femme prépare un dernier repas pour la famille. Mais lorsqu’elle pose une feuille épaisse sur la marmite pour la maintenir au chaud, elle ne se rend pas compte que cette feuille est en réalité un poison. Résultat : toute la famille convulse et tombe dans un coma, à l’exception du père, qui, lui, commence à se sentir mieux. Il découvre plus tard que c’est la feuille qui, en empoisonnant sa famille, a arrêté la propagation du venin dans son propre corps. Cette histoire nous laisse sans voix, un vrai récit de survie qui semble tout droit sorti d’un conte épique.
Notre première nuit dans la forêt Amazonienne
Alors qu’il fait déjà nuit noir et que la bouteille de vin se vide, nos discussions sont interrompues soudainement. Rusten entend un bruit de pas au loin. « Il y a un jaguar près du fleuve à 50 mètres d’ici ».
Pendant un moment je me demande s’il se moque de nous et comment il a fait pour entendre des pas de jaguar à 50 mètres alors qu’on parlait de vive voix. Mais non, c’était loin d’être une blague nous apercevons ses yeux dans le noir. Il se jette sur la frontale et nous lance « on va aller le voir ! ». Après toutes ses anecdotes rocambolesques qui impliquait des Jaguars, j’avoue que je ne suis pas rassurée DU TOUT. Nous nous enfonçons dans la jungle et chaque bruit nous fait sursauter. J’imagine toutes les bêtes qui nous observent. Puis nous arrivons sur un ruisseau, un lieu que je n’aurai même pas imaginé dans les pires cauchemars. A la surface, des centaines de tarentules marche sur l’eau. Elles sont énormes, je suis pétrifiée et j’ai envie de disparaître de cet endroit façon Mimi Mati.
Plusieurs fois, je vois Rusten se retourner et observer au loin dans notre dos. Il me dit « Quand tu chasses le jaguar, il faut toujours vérifier que ce soit ps lui qui te chasse ». SU-PER. Nous apercevons des yeux rouges au loin, ceux d’un porc-épic. Enfin un animal mignon et inoffensif ! Raté, le porc-épic, s’il se sent en danger, il se secoue et envoie ses pics sur sa proie. Ils s’enfoncent profondément et peuvent causer des infections en tout genre et même toucher les yeux etc. Bref. A ce stade je comprend que rien est gentil et inoffensif dans la jungle. Jaguar, tarentule, porc-épic ? La nuit est-elle fini ? Non ! C’est à ce moment que Gauthier se met à hurler car il vient de poser son pied à quelques centimètres d’un serpent. Je vois la tête de Rusten se décomposer. C’est un serpent au venin mortel et nous avons échappé à une belle catastrophe.
Il décide de rentrer, la soirée a été assez riche en émotion.
Le trek en Amazonie bolivienne, une aventure sans pareil
Autant dire qu’avec toutes ses péripéties, tout le monde a eu le sommeil léger et on a vérifié plusieurs fois nos sacs de couchage avant de s’y glisser.
Le lendemain, on attaque la marche rapidement après le petit-déjeuner. Quand je dis que tout peut être dangereux dans la jungle, on a eu un nouvel exemple ce matin. J’observais un magnifique papillon turquoise quand Rusten me dit « s’il se pose sur toi, il pondra ses œufs sous ta peau ». La journée commence bien. On avait demandé de l’aventure, on va être servis.
Aujourd’hui, pas de chemin tracé, on se fraye un chemin en pleine jungle avec nos machettes. On avance péniblement, la chaleur et la densité de la végétation compliquent la tâche. Après de longues heures de marche, un déjeuner rapide et une petite sieste, je demande à Rusten s’il sait où on est. À cet endroit, il n’y a que des arbres et des lianes qui s’entrelacent et aucune visibilité. Il me dit « Oui, je suis déjà venu ici quand j’avais 11 ans avec mon père ». J’éclate de rire, sa mémoire et sa connaissance de la jungle sont sans fin. Il nous garantit qu’on est les premiers blancs à fouler cet endroit. Après de nouvelles longues heures de marche et alors que le moral commence à me lâcher, on arrive enfin au « camp ».
Entre le manque de sommeil, la chaleur et le fait de devoir être sur nos gardes à chaque pas, je n’en peux plus.
Je ne t’ai pas encore parlé de Gauthier d’ailleurs. Lui, qui a peur d’un papillon de nuit en temps normal, est en pleine fusion avec la nature dans la jungle. Il s’émerveille de tout, n’a peur de rien, dort bien, se sent parfaitement à l’aise… Bref, il profite pleinement de l’aventure, fait entièrement confiance à Rusten et se sent dans son élément. Une véritable surprise, même pour lui, qui pensait être bien moins à l’aise.
Revenons donc à notre « camp ». Cette fois, pas de table et de bancs en bambou comme la veille. Il n’y a absolument rien. C’est rempli d’arbres et ça ressemble à tous les autres endroits qu’on a traversés aujourd’hui. Mais Rusten nous assure que c’est l’endroit parfait : on est proche du ruisseau, le terrain est plat mais pas boueux, et surtout : il n’y a pas de nid d’araignées, ni de serpents dans les parages. On s’attelle donc au défrichage et à la construction d’une petite cabane. Quatre branches pour tenir la moustiquaire et quelques feuilles de palmier feront l’affaire. Heureusement qu’on avait emmené la bâche de la tente pour le sol ! Sinon, on aurait dormi directement sur le sol, entourés de rampants… Je suis tellement fatiguée que je tombe rapidement de sommeil, malgré mon matelas troué.
C’est déjà (enfin) la fin du trek !
Le matin, nous rejoignons un sentier qui mène jusqu’à un mirador. Ici, nous nous posons pour admirer la vue sur cette immensité verdoyante et faire le bilan de notre trek en Amazonie Bolivienne. C’est à ce moment d’ailleurs, après 7 jours passé ensemble que Rusten nous confie qu’il a été joueur de foot professionnel au Brésil pendant 3 ans ! Jusqu’à la fin, il nous réservera des surprises. Mais nous continuons surtout de parler de sa communauté et de la jungle qu’il aime tant et pour laquelle il est revenu.
Une jungle en danger. La déforestation, qui nous paraît si lointaine quand on voit les images à la télé, est une menace bien réelle pour les indigènes du Béni. À quelques kilomètres de là, a été construite une usine d’extraction de minerais. Certaines communautés ont dû être délocalisées, malgré leur statut protégé et le fait qu’ils vivent au sein d’un parc naturel. Depuis, l’eau du fleuve est contaminée, ils ne peuvent plus la boire et les poissons se font rare. De plus, il a observé le dérèglement des saisons et des conditions de plus en plus extrêmes : la sécheresse et la montée des eaux pendant la saison de pluies compliquent les récoltes. Il nous confie sa plus grande crainte : ne plus pouvoir vivre dans la Selva à cause de la déforestation et du manque de ressources.
Un nouveau projet d’usine est en discussion dans la même région, cette fois encore plus proche de Réal Béni. Les communautés indigènes tentent de faire valoir leur droit et faire entendre leur voix contre ce projet. Mais leurs armes sont faibles face aux entreprises étrangères qui promettent à la Bolivie un développement économique dont le pays a besoin.
Trek en Amazonie Bolivienne : Une Aventure Inoubliable au Cœur de la Jungle
On pourrait croire qu’avec ce récit, je n’ai pas aimé notre expérience de trek en Amazonie bolivienne. C’est vrai que c’était un énorme challenge, à la fois physique et mental, et que j’ai repoussé mes limites pendant ces 3 jours. Contrairement à Gauthier qui aurait aimé rester encore quelques jours, j’étais contente de retrouver la communauté, d’enlever mes bottes et de sentir un peu moins de proximité avec les petites bêtes.
Mais malgré tout, ça reste l’une des plus belles expériences de ma vie ! Nous avons tellement appris sur ce milieu fascinant et grouillant de vie qu’est la jungle. Rusten, qui était complètement dans son élément, nous a transmis son savoir et nous a dévoilé des aspects de sa vie, nous permettant de mieux comprendre la culture indigène. On quitte la jungle avec un petit pincement au cœur, en se disant qu’on est peut-être la dernière génération à pouvoir l’apprécier dans cet état.
L’Amazonie bolivienne est un lieu unique, qui réserve des défis, mais aussi des découvertes inoubliables. C’est une aventure à vivre au moins une fois dans sa vie, pour se reconnecter à la nature et à soi-même.
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