L'histoire du Choquequirao
Les Incas n’avaient pas de système d’écriture, ce qui rend leur histoire et celle de leur civilisation encore très mystérieuses. Le Choquequirao, construit entre 1418 et 1471 sous l’Empire Inca, aurait joué un rôle stratégique important. À l’époque, l’empire s’étendait bien au-delà de Cusco, sa capitale, et le Choquequirao était probablement un centre culturel et religieux similaire au Machu Picchu. On suppose également que la citadelle servait de point de contrôle pour l’accès à Vilcabamba, capitale administrative de l’empire.
Ce site isolé fut un refuge pour les Incas lorsqu’ils se sont retrouvés assiégés par les Espagnols en 1535. Après la chute de l’empire, Choquequirao aurait été abandonné, sombrant dans l’oubli pendant des siècles.
Au XVIIIe siècle, les explorateurs espagnols, en quête de trésors incas dans la vallée de Vilcabamba, tombèrent sur des ruines sans parvenir à localiser la citadelle. Ce n’est qu’en 1909 qu’Hiram Bingham, l’archéologue qui découvrit le Machu Picchu, visita Choquequirao et en fit une première description détaillée. Les fouilles n’ont débuté qu’en 1971, permettant ainsi de révéler peu à peu les secrets de ce site exceptionnel.
Choquequirao aujourd'hui
Le Choquequirao est encore largement un mystère. Bien que de nombreuses recherches et fouilles aient été réalisées, seule une partie du site a été explorée et restaurée. À l’heure actuelle, environ 30% de la citadelle a été mise à jour, et de nombreuses structures restent enfouies sous la végétation dense de la région. Cela signifie que la majeure partie du site demeure encore à découvrir, et certains experts estiment qu’il faudra encore plusieurs années de fouilles pour en dévoiler tout le potentiel. La végétation luxuriante, les conditions climatiques difficiles et l’isolement de l’endroit compliquent l’exploration, mais chaque nouvelle découverte fait progresser la compréhension de cette ancienne cité Inca.
Les visiteurs peuvent aujourd’hui explorer les parties accessibles du site, mais de nombreuses sections demeurent inaccessibles ou cachées sous la jungle, laissant un potentiel encore inexploré. Si Choquequirao est actuellement protégé du tourisme de masse grâce à sa difficile accessibilité, son calme pourrait rapidement être perturbé par la construction d’un téléphérique, une menace pour la préservation du site. Il est donc essentiel de visiter ce lieu encore sauvage avant qu’il ne se transforme en une version du Machu Picchu, inondée de touristes.
Le trek du Choquequirao
Se rendre à Cachora
Pour commencer ton aventure vers le Choquequirao, il faut rejoindre le village de Cachora. Depuis Cusco, prends un collectivo ou un bus en direction d’Abancay. Demande au chauffeur de te déposer à l’intersection de la route principale et celle qui mène à Cachora. De là, tu peux prendre un taxi ou un bus local, mais les horaires de ces derniers sont souvent aléatoires.
Le départ officiel du trek se trouve à une douzaine de kilomètres de Cachora, au Mirador de Capuliyoc. Tu as deux options : parcourir cette distance à pied pour profiter des premiers paysages ou prendre un taxi pour un trajet plus rapide.
Une fois arrivé au Mirador de Capuliyoc, tu trouveras quelques services pratiques. Il est possible de te restaurer, de faire des achats de dernière minute ou même de dormir dans de petits cabanons offrant une vue imprenable sur la vallée avant de te lancer dans le trek.
Jour 1 : Mirador de Capuliyoc - Santa Rosa
Ça y est, c’est parti pour l’aventure ! Depuis le Mirador de Capuliyoc, le départ est grandiose : une vue panoramique sur la vallée de l’Apurímac qui met directement dans l’ambiance. On peut voir au loin le site, mais c’est tellement loin que c’est difficile ! Un dernier coup d’œil pour savourer cette beauté, et on entame la descente.
Le sentier plonge rapidement dans la vallée, alternant entre végétation dense et passages rocailleux. Plus tu avances, plus le fleuve Apurímac se rapproche. Après quelques heures, tu arrives à Chiquisca, un spot parfait pour faire une pause ou une nuit si tu veux y aller mollo.
Si tu es motivé, direction Playa Rosalina, juste au bord du fleuve. L’endroit est superbe pour reprendre des forces avant le moment fatidique : la montée jusqu’à Santa Rosa. Et là, pas de surprise, ça grimpe fort trés fort ! C’est intense
Après 7 heures nous arrivons à Santa Rosa, tu pourras enfin poser ton sac et souffler. Ici, le campement est simple, mais suffisant pour passer une bonne nuit sous les étoiles. Il n’y a pas de d’équipement, c’est un bon stop si tu as tout le matériel. Tu pourras acheter à manger et à boire aux personnes qui gèrent le site.
Jour 2 : Départ de Santa Rosa vers Choquequirao
Le départ de Santa Rosa se fait après une nuit bien méritée, mais le réveil peut être difficile, surtout après les efforts de la veille. Une bonne dose de motivation est nécessaire pour entamer la journée, d’autant plus que le programme s’annonce intense.
La montée commence rapidement avec une pente abrupte de 900 mètres de dénivelé. Chaque pas demande de l’énergie, et le sentier ne laisse que peu de répit. Mais, heureusement, les paysages se dévoilent au fil de la progression, offrant une vue incroyable sur la vallée et les montagnes environnantes.
Après environ trois heures d’effort, on atteint Marampata, un petit hameau perché sur les hauteurs. C’est l’occasion parfaite de poser les sacs, de reprendre son souffle et de se régaler d’un bon repas. Le Camping Refugio Choquequirao, tenu par un guide francophone, propose une halte agréable avec une vue imprenable. Une pause bien méritée avant de repartir explorer les ruines.
Comme le camping à l’intérieur du site de Choquequirao était fermé en mars 2022, la plupart des randonneurs choisissent de laisser leurs affaires à Marampata et de revenir y passer la nuit après la visite. Une organisation pratique pour profiter pleinement de la découverte des lieux sans le poids du sac sur le dos.
Après une bonne heure d’effort, on commence à apercevoir les premières structures du site : de vastes terrasses qui s’étendent à perte de vue. Impressionnantes, oui, mais sur le moment, on ne va pas se mentir, un petit sentiment de déception nous a traversés. Après tout, on avait grimpé des heures pour ça, et on s’attendait à un peu plus que « seulement » des terrasses.
Heureusement, la magie opère un peu plus haut. En continuant à grimper, on atteint enfin le cœur du site, et là, tout change. Les terrasses laissent place à de véritables bâtiments : maisons en pierre, place centrale, espaces cérémoniels… On se sent vraiment transportés à l’époque des Incas. Avec le soleil qui commence à se coucher, le tout devient presque irréel.
Après une visite rapide d’environ une heure et demie, on redescend au camping pour la nuit, les jambes fatiguées mais les esprits déjà impatients d’y retourner le lendemain pour explorer plus en détail ces ruines fascinantes.
Deuxième jour d’exploration des ruines du Choquequirao
Après une bonne nuit de repos, on repart à 8 heures du camping pour une nouvelle journée à la découverte des ruines. Comme la veille, le site est totalement désert. Pas de touristes, pas de groupes bruyants : seulement nous et ces vestiges chargés d’histoire. On se sent comme de véritables explorateurs, un peu comme si on venait tout juste de tomber sur ce trésor oublié des Incas.
On s’aventure dans les maisons en pierre, grimpe jusqu’à la partie supérieure pour profiter de vues imprenables sur la vallée, puis redescend vers les célèbres terrasses Lamas. Ces immenses terrasses ornées de figures de lamas blancs, créées avec des pierres taillées, sont sans doute l’un des aspects les plus uniques et captivants du site.
Cette immersion dans l’histoire Inca est un moment suspendu, où l’effort des jours précédents est récompensé par la magie et la sérénité de cet endroit hors du temps.
Le retour à la civilisation
Si certains aventuriers poursuivent le trek pendant cinq jours pour rejoindre le Machu Picchu, on a préféré écouter nos jambes en compote et nos envies de confort : direction Cusco, ses massages à 5 euros et ses Pisco Sours.
Après un déjeuner bien mérité à Marampata, nous reprenons le même chemin qu’à l’aller. La descente jusqu’à la rivière s’enchaîne vite, mais l’obscurité commence à s’installer quand il faut remonter vers Chiquisca. On accélère le pas, presque en courant pour éviter de se retrouver bloqués dans la nuit.
À l’approche du village, gros coup d’adrénaline : un chien monte la garde et ne semble pas ravi de voir des randonneurs fouler son terrain en pleine nuit. On a eu chaud, mais après cette frayeur, on atteint enfin une maison accueillante pour un repas réconfortant et une nuit de sommeil réparatrice. Le genre de nuit où tu dors comme un bébé. Au petit matin, nous repartons pour terminer cette belle aventure.
L’essentiel à savoir sur le trek du Choquequirao
Le trek du Choquequirao est un défi exigeant à la fois physiquement et mentalement. Avec de longues heures de montée suivies de descentes tout aussi ardues, il est primordial de bien se préparer. Nous te recommandons vivement de prévoir 5 jours pour l’itinéraire, même si certains guides suggèrent de le faire en 4 jours. La montée vers Choquequirao est longue et ardue, et le temps de récupération est essentiel pour profiter pleinement du site.
Jour 1 : Capuliyoc – Santa Rosa
- Distance : 15 km
- Dénivelé positif : 550 m
- Dénivelé négatif : 1660 m
- Durée : environ 7h
- Repas : Chiquisca, Santa Rosa
- Hébergements : Camping à Santa Rosa ou logement à Chiquisca
Jour 2 : Santa Rosa – Choquequirao
- Distance : 9 km
- Dénivelé positif : 1000 m
- Dénivelé négatif : 200 m
- Durée : environ 5h
- Repas / Hébergement : Marampata
Jour 3 : Choquequirao – Chiquisca
- Distance : 15 km
- Dénivelé positif : 500 m
- Dénivelé négatif : 1500 m
- Durée : environ 7h
- Repas : Santa Rosa, Chiquisca
- Hébergements : Camping à Chiquisca
Jour 4 : Chiquisca – Capuliyoc / Cusco
- Distance : 15 km
- Dénivelé positif : 500 m
- Dénivelé négatif : 1500 m
- Durée : environ 7h
- Repas : Santa Rosa, Chiquisca
- Hébergements : Retour à Capuliyoc et direction Cusco
Coûts
- Entrée au site : 6 € par personne
- Santa Rosa : Camping 2,5 € / Repas 5 €
- Marampata : Camping 3,7 € / Hôtel 10 € / Repas 5 €
- Chiquisca : Camping 3,7 € / Repas 7 €
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