L’ascension du Chachani, 6075m d’altitude

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Table des matières

Réputé comme le 6000 le plus facile du monde, l’ascension du Chachani n’est pas technique. Elle s’apparente à de la marche en haute altitude. Pas besoin de piolet ou de compétences d’alpinisme, la difficulté principale est l’altitude… 

Tout commence dans un bus, sur Instagram quand je vois la vidéo d’un couple qui raconte leur ascencion d’un sommet à plus de 6000m. Ma curiosiré est piquée à vif et je cherche donc Chachani sur Google. Le volcan se trouve à Arequipa… Ca tombe bien, c’est là que notre bus va. 

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Infos pratiques

Il existe deux agences qui proposent l’ascension du Chachani : Waiky Adventure et Quechua Explorer. Nous avons choisi Waiky :

  • 270 soles par personnes (67 euros)
  • Inclus : tentes, matelas, sac de couchage, transport, guides, diner, petit déjeuner.
  • Pantalons, veste, gants fournis. Chaussures et bâtons en option (7,5 et 2,5 euros)

1. Jour 1 : camp de base et nuit en altitude

Accompagnés de nos copains rencontrés à Ica Loïc, Riley et Romane, nous rejoignons un groupe de cinq français et un suisse. On fait le check-up de l’équipement, on charge les 4x4 et c’est parti ! Nous quittons rapidement la route pour emprunter des pistes. A mesure que le Chachani se rapproche, le niveau d’altitude augmente et le stress aussi.

Arrivés à 4900m, nous sommes accueillis par la neige, le froid et les rafales de vent… On est prévenus : le temps ne sera pas clément. Equipés de nos gros sacs chargés d’eau, de snack et du matériel de camping. 

Deux heures de marche plus tard nous arrivons au camp de base, nous montons la tente sous la neige et nous installons dans le sac de couchage… Il fait extrêmement froid et un de nos matelas est troué. Nous nous installons donc avec nos copains, serrés à 5 dans une tente pour 3, on devrait se tenir chaud !

Pour l’instant aucun signe de mal des montagnes dans l’équipe, on mange léger et on se couche à 18 heures.  Avec le froid glacial, le stress et l’excitation du lendemain, certains parviennent à dormir quelques heures mais je ne ferme pas l’œil de la nuit.

Astuces contre le mal des montagnes

2. L’ascension jusqu’au sommet

Le réveil sonne à 1 heure du matin, le camp est recouvert d’une épaisse couche de neige. Un thé à la feuille de coca et une biscotte en guise de petit déjeuner et nous commençons l’ascension sous la lumière de la lune et de nos frontales.

Il fait froid, nos pas sont lourds et nous progressons lentement, mais à cette altitude c’est normal. Les premières heures se passent bien pour nous mais deux personnes sont obligées de redescendre à cause du mal des montagnes. Nous faisons de courtes pauses tous les 100 mètres de dénivelés positif pour reprendre notre souffle et manger un snack.

Passé les 5600m d’altitude, nous commençons à manquer d’air, respirer devient difficile et même si nous nous y attendions, il est dur de garder son calme quand on manque de souffle. Le guide nous dit qu’il reste encore 6 heures de marche… A partir de ce moment, plus personne ne parle, nous plongeons dans notre bulle et avançons comme des automates. 

Le groupe est divisé en deux : devant, les plus résistants, quelques personnes qui n’ont aucun symptômes et s’amusent même à courir… derrière, nous deux et un suisse en difficulté, on essaye de se motiver mais nous traversons une tempête de grêle qui nous épuise et nous gèle les os. 

Le guide cri « Nous sommes à 6000m!». Nous nous effondrons en pensant que nous sommes arrivés… Mais il nous reste encore 1h30 de marche jusqu’au sommet qui parait pourtant si proche. Gauthier n’avance presque plus, je commence à me dire que je n’en peux plus, que je ne suis pas sure d’y arriver. Je commence à pleurer d’épuisement mais je manque tellement d’oxygène que je m’étouffe dans mes sanglots. Nous échangeons quelques mots d’encouragement et nous repartons. 

Nos esprits sont occupés par mille pensées : notre famille, nos mamans, la sœur de Gauthier qui fête son anniversaire, nos amis qu’on aimerait voir dans ce genre de situation… 

3. Le sommet !

Nous sommes à quelques mètres du sommet, il faut passer un passage vertigineux et très exposé. Avec la fatigue, le manque d’air, j’ai du mal à me concentrer et j’ai peur de tomber. Le guide me tend la main pour passer ces quelques pas sans glisser et je la vois… La croix du sommet. Après 7 heures de marche, nous y sommes enfin.

Nous fondons en larmes dans les bras l’un de l’autre, nous sommes tellement fiers de nous. Enfin, le soleil pointe le bout de son nez pour nous offrir une vue spectaculaire sur les sommets : le majestueux Misti et le Sabancaya en éruption ! 

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4. Redescente et retour à Arequipa

Après quelques photos, nous entamons la redescente, toujours en larme. C’est peut-être un des moments les plus durs. Nous étions tellement préparer à l’ascension du Chachani, motivés par l’atteinte du sommet que nous avions oublié qu’il fallait redescendre.

Nous enfilons des crampons pour la partie enneigée, une grande première pour nous. Arrivés sur le sable volcanique, les autres se mettent à courir et rejoignent le camp en moins de deux heures. Nous sommes extenués, à chaque pauses nous nous endormons presque, nous sommes si lents que même le guide ne nous attend plus. Nous arrivons après 3 heures de descente et nous endormons immédiatement pour une sieste expresse de 20 minutes. 

Il est déjà l’heure de repartir, nous plions le camp, enfilons nos sacs de plus de 10kg et rejoignons la voiture à 2 heures de marche.

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C’est enfin fini, après 12 heures de marche plus personne ne parle sauf le chauffeur qui hurle dans son téléphone tout le long du trajet. Nous arrivons enfin au Flying Dog, hostel où nous avons établi nos quartiers depuis quelques temps. Un burger, une douche chaude, quelques anecdotes aux copains restés ici et au lit pour une nuit de plus de 12 heures.

5. Bilan

L’ascension du Chachani est l’épreuve la plus dure physiquement et mentalement que nous avons surmontée. Mais c’est aussi le plus beau challenge que nous avons relevé. Avant de partir, nous voulions monter un sommet à 5800m en Equateur, le destin en a décidé autrement et c’est finalement au Pérou que nous avons réalisé ce rêve. Nous sommes extrêmement fiers d’avoir atteint le sommet.

Si l’ascension d’un 6000m n’est pas réalisable par tout le monde, le Chachani reste un sommet accessible à tous ceux qui veulent relever le défi sans avoir d’expérience en alpinisme et à moindre coût. Nous le recommandons vraiment à tous les aventuriers avides de sensations fortes !

Pour l’instant, nous ne sommes pas prêts à réitérer l’expérience mais le voyage nous réserve encore beaucoup de surprise et peut-être de nouveaux sommets ! 

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L’ascension du Chachani peut se faire toute l’année mais pour éviter des conditions météorologiques compliquées, il est préférable de grimper entre avril et septembre.

L'ascencion du Chachani en vidéo

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D’ailleurs nous c’est Marion et Gauthier ! On est partis en 2021 faire le tour du monde et on est toujours sur les routes. Bienvenue dans notre aventure !

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